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des gens fabriquent des ponts. des voitures. des machines pour nettoyer les océans. des immeubles de 200 étages. des vaccins. des autocuiseurs. des traitements contre le cancer. écrivent pour le New Yorker. font des expos au Louvre. au MoMA. propulsent des Space X. Apollo. Ariane.

moi je trace le fil interminable de la perte. de l’absence. du sens qui s’effiloche.

que peut la littérature

éternelle gageure

j’y vis précaire sur mon filet de chair

nœuds de huit entre

dieu et le yoga. le sport et l’alcool. la beuh et la prière. la bouffe et la haine de soi. le voile et l’enfance. la lecture et les larmes. le désir et le retour. ici et là-bas. cellui que je suis celle que j’ai été. cellui que je ne serai jamais.

je m’angoisse m’anéantis jusqu’à élaborer le venin qui m’empêchait de vivre.

jusqu’à plonger et voir des mots jaillir de la « blessure sacrée ».

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